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Spéculation financière : addiction comparable à la cocaïne

2 participants

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Spéculation financière : addiction comparable à la cocaïne Empty Spéculation financière : addiction comparable à la cocaïne

Message  sergeetcoco Ven 17 Fév - 21:20

http://sante.lefigaro.fr/actualite/2010/02/08/10031-speculation-financiere-nouvelle-addiction


Miser de grosses sommes d’argent peut susciter, chez les traders
comme chez les spéculateurs amateurs, des émotions similaires à celles
provoquées par la cocaïne.

«À un moment, j’ai pété les plombs… J’étais déconnecté du réel.»
Interviewé sur son comportement un an après la révélation des pertes
financières énormes qu’il a entraînées à la Société générale, Jérôme
Kerviel, le trader le plus célèbre de France, avouait chercher dans
l’exercice de son métier à «faire le maximum d’argent en un minimum de
temps». N’ayant plus de limite, ni intérieure, ni extérieure, pour
enrayer ses prises de risques, il n’avait pu s’arrêter et avait dérapé.

Cet aveu d’impuissance, les spécialistes des addictions l’entendent
régulièrement prononcé par leurs patients toxicomanes ou alcooliques,
mais aussi par tous ceux qui souffrent d’une dépendance à un
comportement destructeur «sans drogue»: accros aux écrans vidéo, au
shopping compulsif ou au jeu pathologique. Aujourd’hui, ces toxicomanies
d’un genre particulier sont de plus en plus fréquentes. Au centre
Marmottan, elles sont évaluées à 30 % des consultations.

Même si aucune étude n’a encore été menée, les ponts entre
spéculation financière et risque de dépendance sont connus depuis
longtemps. Dès 1957, le psychiatre américain Edmund Bergler mentionnait
dans sa Psychologie du jeu les success hunters - «chasseurs de
succès» -, une catégorie de joueurs narcissiques, très sûrs d’eux et
autocentrés, qui se lançaient de manière effrénée dans la spéculation
financière à haut risque pour accumuler des preuves de réussite
matérielle.

Ce monde d’excès et de vertige, Éric P., spécialiste des milieux
financiers, le connaît bien. Dans les années 1980, il a été trader à la
Bourse: «Tous les vendredis à 14 h 30, on attendait les chiffres
américains. À 14 h 25, il y avait un silence de cathédrale dans le
Palais Brongniart. Pour supporter le rythme des transactions et toutes
les émotions liées au marché, la plupart des types étaient drogués à la
cocaïne.» Lui a réussi à s’en sortir mais reconnaît avoir plongé il y a
en­core quelques années dans un épisode «d’achat vente» frénétique. «Je
croyais pouvoir gérer en bon père de famille un placement personnel de
30 000 euros. Très vite, je me suis retrouvé scotché à mon écran
d’ordinateur dès le matin. J’étais à nouveau accro. Un ami m’a suggéré
de fermer mon compte. Finalement, je l’ai fait.»

Comme dans les cas de jeu patholo­gique, les pertes de contrôle
décrites par Éric P. ou Jérôme Kerviel sont dues aux émotions générées
par le risque. Pris dans un monde de sensations extrêmes, les addicts
aux jeux d’argent disent éprouver un thrill («frisson») qui n’est pas
sans rappeler le «flash» du toxicomane. Quand Kerviel explique que «en
un clic, on mise 205 millions d’euros», c’est ce vertige qu’il évoque.

Autre point commun avec les toxicomanes, les traders vivent dans un
monde clos, très codifié, avec ses rites et son jargon technique :
autour des tables de trading, on «prend une pose» (on mise), on «yorze»
(on vend), on ­«spiel» (on spécule). Chez les cocaïnomanes, on est dans
un «high», on «sniffe» ou on «redescend».

Les mécanismes psychologiques à l’œuvre sont aussi communs :
obsession (le spéculateur, le joueur ou le toxicomane ne pensent plus
«qu’à ça») ; compulsion (ils voudraient bien arrêter de miser mais ils
n’y arrivent pas). Surtout, le seuil de tolérance, ou «assuétude»,
augmente: ce qui faisait beaucoup d’effet au début se banalise ensuite.
«Quand j’ai envoyé sur le marché mon premier ordre de 200.000 euros, ma
main tremblait », raconte Kerviel. Peu à peu, cette émotion se raréfie
et le trader finira par «faire des journées à 1 million d’euros». C’est
là l’un des plus grands pièges des addictions: à la fin, tout finit par
perdre sa saveur et lasser. Il faut sans cesse augmenter les doses pour
retrouver les mêmes vertiges.

La prise en charge de ces patients repose d’ailleurs sur le deuil des
sensations extrêmes. Un temps de sevrage (arrêt de l’activité
professionnelle liée à la spéculation) est nécessaire et doit être
accompagné d’une psychothérapie. Là, à travers la parole, le dépendant
devra passer par quelques étapes incontournables: abandon des idées de
toute-puissance, de la sensation de contrôle, décentrage de son intérêt
monomaniaque pour la mise. Peu à peu, il lui faudra retrouver le goût
des choses plus ba­nales. Et se poser des questions sur le sens de sa
vie.
sergeetcoco
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Spéculation financière : addiction comparable à la cocaïne Empty GRECE / ARGENTINE 2001

Message  loulou Jeu 23 Fév - 19:48

http://www.liberation.fr/economie/01012390907-nous-avons-sauve-les-gens-plutot-que-les-banques




L'ancien ministre de l'Economie argentin,
Roberto Lavagna, a sorti son pays de la crise en 2002, en se passant des
services du FMI. Il préconise la même solution pour la Grèce.









Recueilli par Gérard Thomas, à Buenos Aires




L'ancien ministre de l'Economie argentin
Roberto Lavagna, 69 ans, est le principal artisan du redressement de
l'Argentine engluée dans une terrible crise économique il y a dix ans.
Lorsqu'il prend ses fonctions, en avril 2002, le peso vient d'être
dévalué de 70%, le pays est en cessation de paiement, la dette privée
s'élève à plus de 72 milliards d'euros, l'inflation annuelle flirte avec
les 125% par an, le chômage explose, les petits épargnants sont ruinés
et les troubles sociaux ont déjà fait plus de 30 morts dans le pays.
Cet ancien ambassadeur auprès de l'Union européenne décide immédiatement
de se passer de « l'aide » du Fonds monétaire international (FMI) et
des marchés financiers. Quelques pistes à suivre pour la Grèce.



Quelles sont les grandes similitudes entre la crise argentine de 2001-2002 et la crise grecque ?

Au plan économique, tout est semblable. L'Argentine avait établi une
parité fixe entre le peso et le dollar, la Grèce est ficelée à l'euro,
perdant ainsi le contrôle de sa monnaie. Un taux de change fixe
associant des pays à forte productivité et d'autres dont la
compétitivité est beaucoup plus faible ne peut qu'engendrer une crise.
La Grèce est déjà dans sa quatrième année de récession, l'Argentine
l'était également. Le déficit fiscal, le déficit des comptes courants,
la chute vertigineuse du PIB, l'endettement, l'explosion du chômage...
toutes les grandes données macro-économiques sont similaires. En
revanche, la situation sociale de la Grèce est bien meilleure que celle
de l'Argentine à l'époque. Au plan institutionnel, l'Argentine était
par ailleurs un pays isolé alors que la Grèce fait partie de l'ensemble
économique le plus puissant du monde.

Comment avez-vous tiré l'Argentine du chaos ?

Dès mon entrée en fonction, en avril 2002, j'ai décidé de changer
radicalement notre manière de penser la sortie de crise.. Le mois
suivant, j'étais à Washington pour rencontrer les dirigeants du Fonds
monétaire international et leur expliquer que nos rapports allaient
s'en ressentir. Depuis le début du marasme économique, en 1998, nous
avions déjà eu deux programmes du Fonds pour un total de 51 milliards
d'euros. Les deux ont été des échecs retentissants et certaines voix
s'élevaient pour demander une troisième tournée de quelque 17 milliards
supplémentaires.

Je n'ai pas voulu suivre cette voie et j'ai expliqué au Fonds que
nous ne voulions plus de prêt et que nous sortirions seuls de la crise.
La seule chose que j'ai demandé était un roll over partiel de toutes
les échéances. Je me suis également engagé à payer les intérêts de la
dette et une partie du capital. Mais pas tout et pas tout de suite.
Cette position était tout simplement impensable pour le FMI car nous
affichions notre volonté de fixer nous même notre propre politique
économique. J'ai du leur expliquer trois fois de suite ma position
avant qu'ils finissent par comprendre. A partir de là nous avons arrêté
de soutenir financièrement les banques alors que le FMI nous
l'imposait, exigeant même que nous privatisions la Banque de la Nation.
Mais comme nous étions sorti du jeu, le Fonds n'avait plus de moyen de
pression sur l'Argentine!

Vous avez donc oeuvré contre le FMI et vos principaux créanciers ?

Le sorties de crise se font en dehors des chemins tracés par le FMI.
Cette institution propose toujours le même type de contrat d'ajustement
fiscal qui consiste à diminuer l'argent qu'on donne aux gens - les
salaires, les pensions, les aides publiques, mais également les grands
travaux publics qui génèrent de l'emploi - pour consacrer l'argent
économisé à payer les créanciers. C'est absurde. Après 4 ans de crise on
ne peut pas continuer à prélever l'argent aux mêmes. Or c'est
exactement ce qu'on veut imposer à la Grèce! Tout diminuer pour donner
aux banques. Le FMI s'est transformé en une institution chargée de
protéger les seuls intérêts financiers. Quand on est dans une situation
désespérée, comme l'était l'Argentine en 2001, il faut savoir changer la
donne.

Selon vous les plans d'austérité et de rigueur ne sont pas nécessaires mais c'est pourtant ce qu'on impose à la Grèce...

A tort car l'argent prêté risque de ne jamais être remboursé et le
déficit fiscal grec est plus élevé aujourd'hui qu'avant la première
injection d'argent frais. Ce sont les mêmes éternelles erreurs. C'est le
secteur financier qui impose sa manière de voir les choses au monde
entier. On préfère sauver les banques plutôt que les gens qui ont des
crédits immobiliers à rembourser. La première chose qu'on a faite nous,
c'est de rallonger les échéances pour les propriétaires endettés. Les
fonctionnaires du FMI nous ont alors dit que nous violions les règles
essentielles du capitalisme! Ils oubliaient simplement que des gens
ruinés ne consomment plus, ce qui obère une relance par la croissance.
Au
lieu de payer les banques, la Grèce devrait investir dans l'éducation,
les sciences et la technologie, financer des infrastructures et
récupérer ainsi une certaine productivité, ne serait-ce que dans les
secteurs des services ou du tourisme.

Vous devez avoir beaucoup d'ennemis chez les banquiers...

Ils me détestent! Ce qui ne les a pas empêché de frapper à notre
porte pour nous prêter de l'argent 48 heures exactement après que nous
avons terminé la restructuration de notre dette en 2005! Or j'ai refusé
ces offres intéressées en leur répondant que nous ne reviendrons pas sur
le marché financier avant 2014 car nous n'en avons plus besoin.
Pourquoi 2014, simplement parce qu'a cette époque la dette sera
seulement de 30% du PIB, la moitié des critères européens de Maastricht!
Je pense qu'un pays comme l'Argentine ne doit pas être tout le temps
présent sur le marché financier. C'est un risque beaucoup trop grand
d'augmenter à nouveau la dette. Le problème c'est que ce sont les
banquiers eux-mêmes qui estiment qu'il est positif pour l'image d'un
pays d'emprunter à l'international. Il est clair que si je vendais des
tomates, je trouverai très bien qu'on en mange! Eux ils vendent de
l'argent.
loulou
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