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qui sont les traders ?

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Message  katje Dim 30 Oct - 15:14



Les traders , Essai de sociologie des marchés financiers

Olivier Godechot
• Essai (poche). Paru en 06/2005

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Pour parvenir à cette synthèse, impressionnante de clarté et de précisions, l'auteur a combiné diverses approches. Outre un travail bibliographique, il a mené une enquête au sein d'une salle de marché type, sur la base de questionnaires détaillés et d'entretiens personnels. Il a aussi exécuté un stage dans la salle de marché d'une grande banque française, assumant "l'ambiguïté pesante des situations d'observation participante". Objectif : montrer comment la vie de ces institutions et les techniques de management sont entièrement tournées vers la recherche constante du profit
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Cette mise en condition produit des effets qui dépassent la seule sphère professionnelle. L'auteur montre que cette approche contamine tous les compartiments de la vie des individus, et notamment la façon dont ils se projettent dans la vie en société (primat de l'argent et dépenses ostentatoires, vision de l'amitié comme un troc marchand, adhésion à des valeurs telles que l'opportunisme, l'individualisme ou l'apolitisme, etc.).

Les traders, ces hommes de la finance chargés de saisir les opportunités d'achat et de vente de titres et d'en gérer le risque nous sont présentés, dans ce livre, comme des êtres bien ordinaires. Stagiaire durant quelques mois au service prêt-emprunt d'une salle de marché d'une banque très impliquée dans les activités financières, l'auteur nous décrit et analyse les métiers, les règles, l, la hiérarchie, les fonctions (gagner de l'argent certes, mais aussi assurer la liquidité des titres, c'est-à-dire leur capacité à être échangés contre de l'argent) de ce petit monde qui se croit à part, ainsi que ses manies, ses conventions, les tensions qui le parcourent, les stimuli qui le font courir. Bref, le quotidien d'une activité qui, pour la plupart d'entre nous, reste très mystérieuse et que l'auteur nous dévoile.

Ainsi, à propos d'un trader spécialisé dans les contrats à terme sur monnaies européennes, que certains de ses collègues viennent conseiller lors d'un moment critique, l'auteur écrit que cela " ressemble assez étrangement, du point de vue des propos et de la sociabilité, à un attroupement de jeunes autour d'un flipper ou d'un jeu électronique." De la finance comme jeu. Mais un jeu où il faut "penser profit" pour conserver son poste, être pris au sérieux et acquérir du prestige auprès de ses pairs et de la hiérarchie bancaire.
Pour gagner, les traders se servent bien sûr de modèles mathématiques: c'est d'ailleurs pour cela qu'ils ont été recrutés. Mais, si tout était mathématisable, un bon ordinateur suffirait. Dès lors, les réflexes, bravo le flair, l'intuition, l'expérience bravo - le bazar de la rationalité, dit l'auteur - finissent par l'emporter sur le calcul et la raisonnement, si bien que le jeu, chassé par la porte, revient par la fenêtre, même si les opérateurs se le cachent soigneusement. Very Happy Il y va de leur image vis-à-vis d'eux-mêmes: ils se préfèrent en hommes de raisonnement qu'en hommes d'intuition, en calculateurs qu'en joueurs. Olivier Godechot parle même "d'économie psychique pulsionnelle", où les raisonnements économiques pèsent peu au regard des rumeurs, des sentiments et des calculs. Cette analyse(qui s'appuie en partie sur les concepts de Pierre Bourdieu) d'une micro-société vénale, mais bien humaine, mérite le détour.



Qui sont les traders ? Jean-Gabriel Fredet
Le Nouvel Observateur (entretien 31 janvier 2008)
Pour Olivier Godechot *, l'auteur des «Traders», le scandale de la Générale est dû à une dilution des responsabilités et à une crise de légitimité


O. Godechot. - Des polytechniciens, des centraliens, des diplômés Ensimag (école d'informatique) . Les traders venant des petites écoles de commerce ou d'université, après quelques années comme middle ou assistants traders, ne représentent que 20% des effectifs. Il y a parfois une certaine circulation au bénéfice des personnels du back office. Elle souligne le goulet d'étranglement entre les deux castes, avec une asymétrie très forte entre carrières, prestige et rémunérations. Les salariés du middle office (qui contrôlent la régularité des opérations) désirent ardemment entrer au front office, où les revenus (salaires plus bonus) sont jusqu'à vingt fois plus élevés alors que les compétences pratiques ne sont pas si éloignées. Pour avoir une idée de l'univers de cette salle des dérivés actions, sachez qu'elle enregistrait en moyenne des taux de retour sur investissement de 180%.

N. O. - Ce désir de passer d'une «classe» à une autre génère donc des pressions ?
O. Godechot. - Qui peuvent expliquer pourquoi la Générale a mis autant de temps à repérer la fraude. En réponse à la pression, le middle office et le back office (où on enregistre les opérations), qui gèrent des flux financiers énormes mais sont maintenus dans une situation d'ignorance pour des opérations dont la structure leur échappe - et qui ne perçoivent qu'un petit pourcentage de l'enveloppe des bonus du front office (salle de marché) -, peuvent chercher à se protéger pour s'attirer le moins d'ennuis possible. Généralement, lorsque les techniciens du back demandent des explications aux traders et aux vendeurs du front, on les toise un peu, on moque leur absence de compréhension des transactions, on les appelle parfois les «bras cassés», on les admoneste et on reporte facilement sur eux la pression du marché. Pour ne pas énerver les traders, ils peuvent avoir la tentation de ne pas soulever toujours toutes les divergences entre le portefeuille de la banque (même bien maquillé) et la réalité des transactions qu'ils observent : les appels de marge, les deposits.
Qui plus est, en cas de différence d'appréciation de valorisation, les contrôleurs peuvent accorder un excès de crédit au front office (l'élite de la banque, censée donner des explications rationnelles); et ne pas prêter d'attention aux observations du middle et back office (les «petites mains») . Ce système où la légitimité est du côté des «centres de profit» (une «machine à fric» à la SG) et où les métiers des supports (les centres de «coûts») restent in fine dans une position subordonnée n'incite pas à repérer l'anomalie. Il y a d'un côté «ceux qui rapportent», de l'autre «ceux qui coûtent».
O. Godechot. - A la Générale, les informaticiens ont mis en place un logiciel d'enregistrement des transactions - Eliot qui a la propriété d'être à la fois très avancé mais hyper-centralisé. En cas de fraude, de manipulation d'origine interne, le contrôle des risques faisant reposer son diagnostic sur une seule source s'expose, quelle que soit sa minutie, de ne rien voir ou de ne voir que les bonnes raisons des anomalies

N. O. - Ce système de contrôle sous-estimait le risque de corruption...
O. Godechot. - Les banques comme la Société générale sont assez élitistes. Les personnels des salles d'opération qu'elles recrutent sont souvent des fils de «bonne famille», même s'ils ont parfois des côtés flambeurs. Le postulat est qu'ils sont honnêtes. La Générale a probablement sous-estimé la possibilité qu'un trader indélicat ait conservé les mots de passe lui permettant d'entrer dans le système, donc d'annuler les opérations saisies par le middle office. Cette usurpation simple d'identité lui aurait permis de créer des transactions fictives avec des contreparties fictives maquillant en partie ses positions
Reste à savoir à quel point cet état des transactions pouvait entrer en contradiction avec d'autres sources d'information (confirmation des clients, appels de marge, etc.).

N. O. - Pour décrire cette population de traders, d'ingénieurs financiers, d'analystes, vous parlez de «working rich»...
O. Godechot. - C'est une population qu'on pourrait paradoxalement considérer comme une avant-garde du prolétariat puisqu'il s'agit de salariés qui ont réussi à renverser la logique de la création de valeur, qui s'exerce désormais à leur profit et non au profit des détenteurs de capital. Ces salariés qui ont réussi un partage de la valeur ajoutée incroyable pe déplaceront une partie de ce que le capital croit posséder la «rente» que leur procure l'expérience (le réseau de clients) accumulée dans leur entreprise et qu'ils transportent avec eux (sans l'avoir «payée») vers la concurrence. Ces travailleurs de la finance ne constituent pas un «groupe social», les structures de rémunération qui dépendent de la position de chacun dans la division du travail et du risque de départ sont trop inégalitaires : jusqu'à 12 millions d'euros pour un chef de salle, 100 000 euros «seulement» pour un débutant.

* Olivier Godechot est sociologue à l'Ecole d'Economie de Paris. autre ouvrage : «Working rich», La Découverte.






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